Un article de journal récent décrit que la crise engendrée par le corona cause un raz-de-marée de problèmes de sommeil, d’anxiété et d’épuisements professionnels. Et ceci était déjà en cours avant l’annonce des mesures plus strictes qui font que nous tous sommes de nouveau encore plus enfermés.
J’ai tout de suite pensé à un épisode de « The Mind Explained » sur Netflix (documentaire recommandé !). Un entraîneur de pleine conscience dans une prison américaine déclare : « Si vous n’êtes pas heureux ici, vous n’allez pas être heureux non plus à l’extérieur. » Cela peut sembler difficile à croire, mais des recherches menées à l’Université Harvard par Shawn Achor ont montré que le bonheur dépend en grande partie de la façon dont vous envisagez une situation et bien moins de la situation elle-même. Si la privation totale de liberté ne doit pas faire obstacle au bonheur et à la tranquillité, c’est certainement le cas pour quelques semaines de retenue.
Dans cette contribution, je présume que le lecteur suit correctement toutes les recommandations du gouvernement et des médecins. C’est une décision que vous prenez avec votre cerveau conscient et en étant sain d’esprit. Ainsi, vous êtes bien préparé. Cependant, nous pouvons aller plus loin : rester calme.
L’importance de la sérénité dans les périodes intenses est évidente. Selon le Prof. Walker (Harvard / Berkeley), les inquiétudes et les peurs provoquent une hyperactivité du système nerveux et activent les modes « lutte ou fuite » dans notre corps (voir mon texte précédent Bien dormi ?). Il n’est pas prévu que cette « réponse au stress » soit « active » pendant une longue période. Par exemple, si la réponse au stress est déclenchée trop souvent ou même de manière chronique, il est difficile de passer une bonne nuit de sommeil. Walker associe ainsi trop de stress à une durée de vie plus courte, à l’obésité, au diabète, à l’insuffisance cardiaque et… à une plus grande susceptibilité aux infections virales. Donc, en restant calme, nous sommes également moins susceptibles de tomber malade.
La réponse au stress est clairement expliquée dans les premières minutes de l’épisode « Anxiety » dans la série Netflix « The Mind Explained », mais également dans ma première contribution à ce site internet : Stress et perte d’énergie.
Il est donc extrêmement utile de rester calme en période de covid.
Pour rester calme, vous devez d’abord apprendre à vous contrôler. Selon le Prof. Bargh (Yale), le meilleur moyen de vous contrôler est d’utiliser les pouvoirs de votre cerveau inconscient. Bien entendu, pour vérifier quelque chose, vous devez tout d’abord le percevoir. Si vous apprenez à observer vos expériences au fur et à mesure qu’elles se produisent, vous prendrez conscience de ce qui se passe. À ce moment vous pouvez intervenir.
Il existe de nombreuses techniques pour contrôler le stress et arrêter la réponse au stress. Celles-ci nécessitent de l’entraînement qui dépasse largement le cadre de ce texte. Mais avec les quatre conseils suivants, vous pouvez commencer sans formation préalable.
Conseil 1
Il ne sert à rien de vous énerver dans une situation qui est telle qu’elle est. Combattre quelque chose que vous ne pouvez pas changer est une perte d’énergie complète. Le virus covid circule et les mesures gouvernementales sont un fait. Il est préférable d’accepter ceci, tout simplement. Ne combattez pas ce que vous ne pouvez pas changer. Cela ne veut pas dire que vous devez tout laisser se passer : vous prenez toutes les mesures nécessaires, calmement et fermement, pour éviter d’être infecté, mais vous ne vous énervez pas.
Et si vous tomber malade, vous voulez évidement guérir. Bien sûr, vous n’accepterez pas votre maladie, vous allez utiliser votre bon sens et suivre le conseils des médecins … en croyant qu’avec l’aide des médecins, votre système entier a tout ce qu’il faut pour se remettre d’aplomb.
Conseil 2
Votre cerveau inconscient est actuellement très soumis à ce qui se passe autour de vous, à ce que vous entendez et voyez. Pendant la journée, il y a beaucoup d’impulsions, surtout négatives, et notre cerveau inconscient a beaucoup de mal à les traiter. Souvent, il a également besoin de la nuit pour cela. Considérez les impulsions des actualités comme des attaques sur votre cerveau inconscient, sur votre expérience émotionnelle.
Le même Prof. Bargh a mené des recherches sur le cerveau inconscient à l’Université de Yale et a démontré que les étudiants qui résolvaient des mots croisés contenant les mots « gris », « sage », « ride », « bingo » se sentaient inconsciemment plus âgés et marchaient plus lentement. Il ne faut donc pas sous-estimer l’effet de ce que nous lisons et entendons chaque jour sur une maladie potentiellement mortelle. En fait, vous pouvez en ressentir les effets lorsque vous surfez sur Internet pendant un certain temps, à la recherche des toutes dernières nouvelles concernant le covid.
Par conséquent, limitez la quantité d’informations que vous percevez sur le covid. De cette façon, vous limitez le nombre d’attaques sur votre paix intérieure. Choisissez une (1) source d’information fiable et limitez-vous à celle-ci. Vous remarquerez que vous serez plus calme.
Conseil 3
Il est extrêmement important dans les moments difficiles de se concentrer sur les événements et expériences positifs. Il y en a toujours plein. Il s’agit de vouloir les voir et de les rechercher. Avec une attitude positive, vous avez plus de force et d’énergie. Pensez à la façon dont nous vivons maintenant, que le télétravail permet d’économiser beaucoup de voyages inutiles, au bienfait du virus covid sur notre climat, à la façon dont nous pouvons passer plus de temps avec nos enfants ou avec notre partenaire, à la façon dont nous avons plus de temps libre et dont nous pouvons découvrir de nouvelles choses, comment nous pouvons réfléchir au stress inutile dans nos vies et comment nous pouvons y faire face … en plus du beau temps ensoleillé, de la nature magnifique, …
Vous trouverez sur ce lien un résumé des recherches menées par le Harvard School of Graduate Education. Vous y apprendrez à quel point il est important de se concentrer sur les bonnes choses dans votre vie, mais aussi pourquoi nous ne le faisons souvent pas automatiquement. Si vous vous concentrez sur les choses négatives, vous faites la même chose que de lire constamment des messages de catastrophe sur votre ordinateur ou votre téléphone : votre cerveau inconscient les absorbe et votre réponse au stress se met facilement en marche.
Conseil 4
Vous pouvez trouver la paix très consciemment avec un simple exercice d’entraînement cérébral. Trouvez un endroit et un moment de votre vie où vous étiez très calme et détendu, où vous vous sentiez très bien. Imaginez-vous cette situation suffisamment détaillée : un lieu précis, un moment précis. Pas un voyage d’une semaine au soleil, mais un après-midi ou une soirée en particulier. Fermez les yeux et visualisez ce moment précis dans cet endroit précis. Écoutez, ressentez, sentez, goûtez, voyez ce que vous avez entendu, ressenti, senti, goûté et vu dans tous les détails à ce moment et à cet endroit. Revivez ce calme dans tout votre corps. Votre cerveau inconscient crée ainsi la situation que vous envisagez dans le présent. De cette façon, vous pouvez vous détendre n’importe où et n’importe quand, même si vous devez rester à l’intérieur.
Cette technique était également connue en l’an 100 après JC. L’avocat-orateur romain Quintilien l’a utilisé pour influencer les juges d’une manière qui ne pourrait passer les règles du code de déontologie de nos jours. Goethe était également familier avec cette technique quand il écrit dans « Voyage en Italie » qu’il n’est pas si grave de ne pas toujours pouvoir retourner à Naples : après tout, vous pouvez visualiser Naples à l’infini dans votre tête.
Le Prof. Steven Laureys (neurologue, Université de Liège) conclut dans un livre récent que « être conscient », c’est-à-dire être occupé par ce qui se passe et intervenir là où il est utile, avec un exercice d’entraînement cérébral, peut vraiment améliorer la santé physique et mentale. Ce qui est certainement utile aujourd’hui. Selon Laureys, les exercices d’entraînement cérébral peuvent compléter la médecine moderne. Il préconise des exercices au quotidien, même dans des circonstances normales.
La presse et la politique disent : « Nous sommes en guerre ». Donc en résumé : soyez en paix en temps de guerre !
Jeff Keustermans
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