Le coronavirus a fortement paralysé la vie sociale et économique du monde entier. Le marché immobilier, lui non plus, n’échappe pas aux conséquences désastreuses des mesures de confinement.
Jusqu’il y a peu, l’essor du marché immobilier semblait sans fin. Le coronavirus semble toutefois avoir provoqué un bouleversement sans précédent. Toutes les grandes banques s’attendent en effet à une baisse significative des prix de l’immobilier pour la première fois depuis 1983. La banque KBC prévoit une baisse des prix de 3% cette année, et de 2% l’année prochaine, si le confinement se termine en mai ou en juin. Le leader du marché, BNP Paribas Fortis, s’attend quant à lui à une baisse des prix de 1% cette année.
De moins en moins de transactions immobilières
Il n’est pas surprenant que les grandes banques livrent de telles analyses. Selon le baromètre des notaires, beaucoup moins de transactions immobilières ont été enregistrées depuis l’adoption des mesures anti-coronavirus le 18 mars dernier. Au cours de la semaine du 16 mars 2020, une baisse de 27,1% des transactions a été constatée en Belgique, par rapport à la même période l’an dernier. La semaine suivante, on enregistrait même une baisse de 39,3% par rapport à 2018. Il apparaît donc que beaucoup de candidats ne sont tout simplement pas prêts à acheter une maison qu’ils n’ont pas visitée.
Cependant, tout le monde ne semble pas partager les convictions des banques. Cedric Vanhenxcthoven, de l’agence immobilière Heylen Vastgoed, disposant de 10 bureaux à Anvers, en fait partie. Il est en effet convaincu que le marché se relèvera après la crise. “Lorsque le bonus logement a été aboli, des prévisions similaires avaient été faites, et c’est exactement le contraire qui s’est produit. Les maisons et appartements entre 200.000 et 350.000€ ne baisseront pas de prix, parce que la demande est énorme et l’offre trop faible”, déclarait-il mi-avril dans les médias flamands.
La hausse des taux n’est pas pour demain
Quoi qu’il en soit, les propriétaires font face à la chute des prix de l’immobilier. Les candidats-acquéreurs, quant à eux, espèrent bientôt pouvoir faire des affaires en or. La baisse des prix attendue, combinée à la faiblesse des taux d’intérêt, représente une bonne nouvelle pour eux. Suite à la forte baisse des taux d’intérêt hypothécaires au cours du premier trimestre de cette année, les taux sont restés pratiquement inchangés en raison de l’introduction des mesures de confinement. Pour certains types de prêt, l’on constate une augmentation ne dépassant pas les cinq points de base, ce qui est quasiment négligeable.
Par ailleurs, la probabilité que les taux hypothécaires augmentent fortement au cours des prochains mois est extrêmement faible. La Banque centrale européenne met tout en oeuvre pour limiter les conséquences financières et économiques néfastes du coronavirus. En mars par exemple, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a annoncé qu’elle était prête à injecter jusqu’à 1000 milliards d’euros dans l’économie de la zone euro. La BCE le fait notamment via l’achat d’obligations d’État.
Ce programme de rachat permet de maintenir le taux d’intérêt à long terme et donc le taux hypothécaire à un niveau bas. On ne s’attend donc pas à une forte hausse des taux cette année, mais on ne peut toutefois pas exclure une légère augmentation ponctuelle. Il ne faut pas non plus écarter la possibilité que la BCE adapte sa politique dans le courant de l’année.
Quoi qu’il en soit, on peut déjà affirmer avec certitude que les conséquences du coronavirus seront encore visibles pendant longtemps.
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