La justice est avant tout une affaire humaine. Interview avec Alexandra Verhaeghe, magistrate en formation cover

11 Aug 2025 | Civil Law & Litigation

La justice est avant tout une affaire humaine. Interview avec Alexandra Verhaeghe, magistrate en formation
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D’un stage à la VRT à un poste de juriste au parquet, le parcours d’Alexandra Verhaeghe illustre la diversité des profils que la magistrature peut accueillir. Si elle a choisi de suivre une formation judiciaire, c’est pour être au cœur de l’action et prendre des décisions. Entre l'adrénaline du parquet et la rédaction des jugements, Alexandra confie : « Mon univers s’est incroyablement élargi. »

L’envie de faire bouger les choses.

À 18 ans, lorsqu’il a fallu choisir ses études, Alexandra a hésité : journalisme, psychologie… Elle a finalement opté pour le droit. « Tout dans la société y est lié. Remplir une déclaration d’impôts, c’est du droit fiscal. Un vélo volé, c’est du droit pénal. »

Après un stage à la rédaction “justice” de la VRT, elle devient chargée de communication pour le parquet de Flandre orientale. « C’était un poste parfait pour moi à l’époque, entre la justice et la communication. » Mais très vite, elle ressent le besoin d’aller plus loin. « Je voulais rentrer dans les dossiers. Quand un poste de juriste s’est ouvert au parquet, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai travaillé trois ans au sein de l’équipe Jeunesse et Famille. »

« Je faisais beaucoup de travail juridique, mais je ne pouvais pas prendre de décisions finales. Au bout d’un moment, j’ai ressenti le besoin de franchir une étape. Comme j’avais trois ans d’expérience professionnelle dans le domaine juridique, j’ai pu passer l’examen d’admission au stage judiciaire. Et je l’ai réussi. Pendant le stage, il y a des formations théoriques, mais surtout, cela nous permet de découvrir ce que le travail de magistrat implique concrètement. Ce n’est pas seulement pouvoir rédiger une demande correctement ou qualifier au mieux une infraction. Quand tu travailles pour la justice, il faut garder l’esprit ouvert, avoir l’envie de participer à une solution et d’apporter sa pierre à l’édifice. J’ai l’impression d’avoir grandi en tant que personne, et je ne m'y attendais pas. Cette formation a su éveiller en moi ce désir de vouloir contribuer à la société. »

« Au ministère public, on ne sait jamais comment la journée va se terminer. »

Faire la différence dans les situations d'urgences

Actuellement, Alexandra effectue son stage au siège, mais elle a déjà passé un an au parquet. Comment décrit-elle son travail ? « Extrêmement varié ! Tu commences ta journée sans savoir comment elle va se terminer. J’adore ça. Ce que je préfère au parquet, c’est que tout tourne autour de ce qui se passe à l’instant T. Par exemple, s’il y a un grave accident de la route, c’est à toi de décider quelles mesures prendre. Faut-il bloquer le carrefour ? Un expert en circulation doit-il se rendre sur place ? C’est surtout dans les situations d’urgence qu’on peut vraiment faire la différence. Je pense par exemple aux violences intrafamiliales. Notre intervention peut être le petit coup de pouce nécessaire pour qu’une victime quitte un partenaire violent. Dans les dossiers liés à la drogue, certaines personnes sont parfois soulagées d’être prises en flagrant délit lors d’un contrôle routier, car elles n’ont plus à porter seules leur addiction et peuvent recevoir de l’aide. La justice, ce n’est pas seulement punir. C’est aussi tendre la main à ceux qui sont perdus. Au fond, c’est du social. Quand quelque chose se produit, nous sommes là pour aider. » Pour Alexandra, un magistrat doit avant tout être ouvert d’esprit et garder un sens critique. « Il faut, en quelque sorte, être un touche-à-tout : solide juridiquement, mais aussi doté d’une grande intelligence émotionnelle. »

« La justice, ce n’est pas seulement punir. C’est aussi tendre la main à ceux qui en ont besoin. »

La plus grande différence entre le ministère public et son stage actuel au siège ?
« Les deux sont passionnants. Le parquet est très imprévisible, tandis que le travail au siège suit souvent un schéma précis : tu prépares ton audience, puis il y a l’audience elle-même, et ensuite tu rédiges ton jugement. Mais bien sûr, les affaires qui passent devant le tribunal sont aussi très variées. Un grand avantage est la flexibilité. Si tu as un rendez-vous l’après-midi, tu peux simplement rédiger ton jugement le soir. Contrairement au parquet, où tu peux être appelé à tout moment, ici tu peux mieux concilier vie professionnelle et vie privée. »

« En tant que magistrat, il faut être polyvalent : solide juridiquement, mais aussi doté d’une grande intelligence émotionnelle. »

Si elle se projette, c’est plutôt du côté du ministère public. Sa formation journalistique y joue sans doute un rôle important. « J’ai besoin de ressentir ce qui se passe dans la société, ici et maintenant. Je n’exclus pas du tout de travailler un jour au siège, mais la dynamique et l’adrénaline du parquet me stimulent plus. Ma sœur est médecin urgentiste, donc c’est probablement dans nos gènes. »
Elle découvre aussi sa propre capacité à garder la tête froide. « On ne sait jamais comment on réagira en situation de crise, mais j’ai appris que je tiens bon. »

Apprendre encore, aider toujours

Alexandra le dit clairement : elle adore son métier. Mais elle ne le romantise pas. « La charge de travail est importante, et les moyens sont limités. On nous confie une immense responsabilité, mais encore faut-il qu’on nous donne les outils pour l’assumer. Lorsqu’on rogne pendant des années sur les ressources, cela devient beaucoup plus difficile. Heureusement, il y a aujourd’hui davantage d’attention portée à ce sujet, alors j’espère que cela sera un moteur de changement. »

« J’ai le sentiment de pouvoir m'investir pleinement. Être "au service des autres" est pour moi très précieux. »

« Malgré les conditions de travail, les magistrats restent très motivés. J'aime avoir le sentiment de pouvoir m’investir pleinement. Les citoyens se tournent vers la justice parce qu’ils ont un problème, et en tant que magistrat, on peut jouer un rôle clé. On peut réfléchir avec eux et chercher une solution. Être au service des autres est pour moi très précieux. J’aime beaucoup ce métier et je sens que ce travail me correspond pleinement. J’apprends aussi chaque jour encore davantage sur le plan juridique. Par exemple, sur les polices d’assurance, car j’ai eu un dossier au tribunal civil concernant une chute dans une salle d’escalade, où un mousqueton n’était pas correctement fixé. Bien sûr, j’ai aussi parfois des journées difficiles. Quand je peine à rédiger un jugement, je sors faire un petit tour pour me promener. Le sport m’aide à déconnecter, je cours d’ailleurs souvent. Et j’ai commencé à peindre. Je garde du temps pour mes loisirs et surtout pour ma famille et mes amis. »

De la lutte contre le blanchiment aux aides à la jeunesse

Pour Alexandra, une chose est sûre : elle aspire à une longue carrière dans la magistrature. « Le fait de pouvoir évoluer joue évidemment un rôle important. Par exemple, si tu t’intéresses au droit des sociétés ou au droit fiscal, tu peux te spécialiser dans les affaires de blanchiment d’argent. Ou tu peux devenir expert dans tout ce qui concerne l’aide à la jeunesse. Il existe différentes fonctions stratégiques, autant dans la magistrature debout que dans la magistrature assise, où tu te consacres davantage à la supervision et à l’organisation. Après quelques années comme procureur, tu peux aussi devenir juge pénal. Au sein de la magistrature, tu peux exercer beaucoup de fonctions différentes si tu le souhaites. »

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