Quand l’émigration d’une société coûte cher à ses actionnaires cover

9 Sep 2025 | Tax & Private Equity

Quand l’émigration d’une société coûte cher à ses actionnaires

Par Andersen

  • Andersen est un cabinet d’avocats de droit des affaires « full service », spécialisé en droit des sociétés, en droit immobilier et de la construction, en droit administratif et droit fiscal. L'offre de solutions stratégiques et durables va de pair avec notre approche pragmatique axée sur le client. Nous nous engageons à réfléchir de manière créative et originale en partenariat avec nos clients pour les aider de manière ciblée, proactive et efficace à concrétiser leurs projets et à surmonter tous les obstacles rencontrés au cours du processus. Nous attachons de l'importance à nous familiariser pleinement avec l'entreprise et le secteur de notre client, ce qui nous permet de réfléchir stratégiquement ensemble. Notre portefeuille de clients et notre expertise vont des petites et moyennes entreprises aux entreprises cotées en bourse et aux entrepreneurs, actifs dans le monde entier et dans les secteurs les plus divers, ainsi que dans les services gouvernementaux et autres administrations. La diversité de notre équipe nous permet de mieux comprendre nos clients et leurs préoccupations, de les assister dans un large éventail de domaines et de fournir des services dans 8 langues différentes. Andersen est un cabinet d'avocats en évolution, toujours à la recherche d'optimisation des services et d'efficacité en utilisant les dernières technologies.

  • Pieterjan Smeyers a commencé sa carrière en 2010 en tant que conseiller fiscal chez KPMG Tax & Legal Advisers, au sein du département Corporate Tax. Il travaille comme avocat depuis 2011. Il a travaillé successivement chez Alfa Advocaten et Bloom Law, où au fil des ans il a acquis une vaste expérience en gestion de litiges fiscaux. Cette expérience couvre notamment les matières suivantes : impôt des sociétés, impôt des personnes physiques, droit pénal fiscal, droit fiscal international et européen, TVA, droits de succession, droits d'enregistrement, impôts locaux, etc.

  • Océane Magotteaux a commencé sa carrière d’avocate en 2022, spécialisée dans l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et le contentieux fiscal. Depuis février 2025, elle a rejoint l’équipe fiscale d’Andersen.

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​À compter du 1er juillet 2025, le projet de loi-programme, actuellement en attente du vote final en séance plénière, introduit un nouveau régime d’imposition dans le chef des actionnaires en cas de transfert de siège de direction de la Belgique vers l’étranger. Ce dispositif, qualifié d’exit tax, prévoit l’assimilation à un dividende d’un revenu fictif réputé attribué aux associés, non seulement dans l’hypothèse d’un transfert de siège (article 210, §1er, 4°, du CIR), mais également à l’occasion de certaines opérations de réorganisation, telles que des fusions ou scissions.

​Jusqu’à présent, la fiction de liquidation produisait ses effets exclusivement à l’impôt des sociétés, afin de soumettre à imposition les plus-values latentes et les réserves exonérées lors de l’émigration d’une société. Cette assimilation n’emportait, en principe, aucune conséquence fiscale dans le chef des actionnaires, faute de distribution effective. Cette interprétation, fondée sur une application stricte du principe de légalité, est partagée par le Service des Décisions Anticipées. Les Services centraux de l’administration fiscale adoptent toutefois une position divergente et considèrent que la fiction de liquidation produit également ses effets dans le chef des actionnaires. Cette divergence diamétralement opposée a donné lieu à plusieurs procédure judiciaires, qui ont finalement été tranchée en faveur du contribuable. En pratique, l’administration fiscale continue néanmoins de s’appuyer sur la position des Services centraux pour procéder malgré tout à la taxation d’un dividende fictif en cas de transfert transfrontalier de siège. Par voie de modification législative, le législateur entend mettre fin à cette opposition (du moins pour l’avenir). Le projet entend désormais étendre cette fiction aux actionnaires, lesquels seront réputés percevoir un dividende de liquidation, calculé au prorata de leur participation. Cette fiction s’applique :

  • aux personnes physiques résidentes ;
  • aux sociétés et personnes morales belges ;
  • ainsi qu’aux non-résidents.

Le dividende ainsi réputé perçu est, en principe, soumis au régime de droit commun applicable aux revenus mobiliers, à savoir une imposition au taux de 30 %. Il sera toutefois prévu une exonération à concurrence de la fraction du dividende fictif correspondant à des réserves de liquidation régulièrement constituées. Par ailleurs, les actionnaires assujettis à l’impôt des sociétés pourront, sous réserve des conditions légales, bénéficier du régime des revenus définitivement taxés (RDT).
Enfin, afin de prévenir une double imposition économique, un mécanisme de correction est instauré. Celui-ci permet au contribuable, sous réserve de pouvoir démontrer que les dividendes ultérieurement perçus proviennent des actifs précédemment transférés, d’imputer l’impôt acquitté sur le dividende fictif sur l’impôt dû au titre du dividende effectivement distribué à l’occasion de la réalisation de la plus-value.
En l’absence de toute perception effective de revenus, aucune retenue à la source ne peut être opérée. L’impôt est dès lors établi exclusivement sur la base de la déclaration du contribuable.
Afin de permettre à ceux-ci de s’acquitter de leurs obligations, la société transférant des éléments d’actif à l’étranger est tenue de délivrer une fiche individuelle à chaque actionnaire concerné. À défaut, une cotisation distincte est infligée dans le chef de la société.
L’extension de la fiction de liquidation au-delà de la société vers ses actionnaires constitue une rupture conceptuelle majeure, justifiée par une volonté de symétrie, mais juridiquement discutable.
Cette mesure soulève de sérieuses objections :

  • En droit interne, elle remet en cause les principes fondamentaux de l’imposition des revenus mobiliers, qui supposent l’existence d’un flux patrimonial réel. En l’espèce, aucun dividende n’est effectivement distribué, ce qui rend la taxation purement fictive.
  • En droit européen, une telle mesure est susceptible de constituer une entrave à la liberté d’établissement, dans la mesure où elle conduit à imposer des revenus potentiels que la Belgique aurait encore pu appréhender ultérieurement en cas de distribution effective à un actionnaire résident belge.
  • En droit international, l’assimilation unilatérale à un dividende dans le chef des actionnaires, sans base conventionnelle explicite, est de nature à engendrer des situations de double imposition économique si l’État de destination ne reconnait pas la fiction et refuse d’accorder une exonération ou un crédit d’impôt.

Il faut dès lors s’attendre à ce que cette réforme continue, à l’avenir, de donner lieu à de nombreux contentieux.
Pour les litiges en cours, cette modification législative pourra en tout cas être invoquée à titre subsidiaire dans l’intérêt du contribuable, afin de faire valoir qu’avant son adoption, la fiction de liquidation produisait ses effets exclusivement en matière d’impôt des sociétés et n’emportait, en principe, aucune conséquence fiscal dans le chef des actionnaires, en l’absence de distribution effective.

​Par Océane Magotteaux et Pieterjan Smeyers

  • Andersen est un cabinet d’avocats de droit des affaires « full service », spécialisé en droit des sociétés, en droit immobilier et de la construction, en droit administratif et droit fiscal. L'offre de solutions stratégiques et durables va de pair avec notre approche pragmatique axée sur le client. Nous nous engageons à réfléchir de manière créative et originale en partenariat avec nos clients pour les aider de manière ciblée, proactive et efficace à concrétiser leurs projets et à surmonter tous les obstacles rencontrés au cours du processus. Nous attachons de l'importance à nous familiariser pleinement avec l'entreprise et le secteur de notre client, ce qui nous permet de réfléchir stratégiquement ensemble. Notre portefeuille de clients et notre expertise vont des petites et moyennes entreprises aux entreprises cotées en bourse et aux entrepreneurs, actifs dans le monde entier et dans les secteurs les plus divers, ainsi que dans les services gouvernementaux et autres administrations. La diversité de notre équipe nous permet de mieux comprendre nos clients et leurs préoccupations, de les assister dans un large éventail de domaines et de fournir des services dans 8 langues différentes. Andersen est un cabinet d'avocats en évolution, toujours à la recherche d'optimisation des services et d'efficacité en utilisant les dernières technologies.

  • Pieterjan Smeyers a commencé sa carrière en 2010 en tant que conseiller fiscal chez KPMG Tax & Legal Advisers, au sein du département Corporate Tax. Il travaille comme avocat depuis 2011. Il a travaillé successivement chez Alfa Advocaten et Bloom Law, où au fil des ans il a acquis une vaste expérience en gestion de litiges fiscaux. Cette expérience couvre notamment les matières suivantes : impôt des sociétés, impôt des personnes physiques, droit pénal fiscal, droit fiscal international et européen, TVA, droits de succession, droits d'enregistrement, impôts locaux, etc.

  • Océane Magotteaux a commencé sa carrière d’avocate en 2022, spécialisée dans l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et le contentieux fiscal. Depuis février 2025, elle a rejoint l’équipe fiscale d’Andersen.

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