Cliquez sur la vidéo pour voir et écouter l’interview ( 29 minutes, en Anglais ) de Charles Markowicz sur le sujet, ou suivez ce lien: https://www.facebook.com/HannahXuTaxDeductibleLifestyle/videos/1730978613613304/
C’est donc le 29 mars à minuit que le Royaume Uni quittera l’Union européenne.
Le temps passera tellement vite d’ici-là que les entreprises les plus prévoyantes l’ont bien compris : au lieu d’attendre cette date pour commencer à penser à l’après-Brexit, elles se mettent déjà au travail pour adapter leur structure et leur organisation. Car si une chose semble certaine, c’est que les coûts opérationnels seront supérieurs à partir d’avril 2019.
Nul ne sait encore ce que les nouvelles relations UE-UK seront puisque plusieurs scénarios existent. Si les négociations devaient durer aussi longtemps que celles entre l’UE et le Canada, soit sept ans, les entreprises prévoyantes auront à nouveau gagné sur les autres.
Les positions des deux côtés
Durant la première phase de négociations, l’Union européenne mit ces objectifs en avant :
- Que le Royaume Uni reste un partenaire important après le divorce
- Qu’un Etat non-membre n’ait pas plus d’avantages qu’un Etat membre donc de préserver le marché unique
Royaume Uni poursuivait les objectifs suivants :
- Limiter la liberté de mouvements des citoyens européens sur son territoire
- Ne plus être soumis à la législation ni à la justice européenne
- Réduire son impact financier de la séparation
Quant aux discussions sur l’accord post Brexit, il serait faux de croire que l’Union a une position unanime :
- Les pays de l’Euro zone ont une vue différente des autres.
- Certains voudraient récupérer une partie de l’industrie britannique d’autres privilégient leur croissance agricole
- Alors qu’il faudra prochainement décider comment remplacer la participation financières des Anglais, les esprits s’échauffent, chacun ayant encore son idée sur le sujet selon sa contribution actuelle ( par exemple nette positive ou négative)
L’Union européenne gagna le premier set en décembre 2017, à savoir que les discussions sur la séparation se sont tenues avant celles sur l’après Brexit, alors que le Royaume Uni aurait préféré des discussions en parallèle.
On rappellera que cet accord semble au bénéfice de l’Union européenne dont le Président de la Commission, Jean-Claude Juncker déclara que des progrès suffisants étaient constatés sur trois points déterminants : les droits des citoyens européens vivant Royaume Uni, l’intervention financière future du Royaume Uni et l’absence de frontière dure entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.
Les scénarios post- Brexit envisagés à ce jour
Tout n’est encore que suppositions sur les relations commerciales qui régiront le commerce entre les deux entités. Voici les principales possibilités :
- Le scénario Turc soit une union douanière avec libre circulation des marchandises sauf pour les produits agricoles
- L’intégration du Royaume Uni dans l’Espace économique européen comme la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, avec la libre circulation des marchandises mais aussi des formalités douanières.
- Le scénario suisse basé sur des accords bilatéraux.
- Le scénario canadien, à savoir un accord de libre-échange plus ou moins strict
- Enfin, en cas d’échecs même aux niveaux bilatéraux, un scénario dit nord-coréen ou OMC rendant les relations abominablement complexes.
Les USA suivent de près l’évolution des discussions post Brexit, car leur résultat les impactera. Il est trop tôt pour évaluer l’ensemble des conséquences mais la géo politique permet de s’imaginer dans les chaussures américaines … :
- Le Royaume Uni était leur meilleur défenseur au sein de l’Union européenne. Les politiques législative, géopolitique, économique… pourraient prendre une orientation moins favorable aux USA.
- Les Américains auraient beaucoup à perdre d’un scénario du style Nord-Coréen ou OMC, leurs entreprises voyant leurs accès européens. Fortement contractés.
Le cours de change de la Livre anglaise
Après la décision des Anglais de se retirer de l’Union européenne, la monnaie anglaise baissa vertigineusement. Elle se reprit après le sommet du 7 décembre face à presque toutes les monnaies, sauf le dollar (lui-même encore plus faible suivant la volonté de Donald Trump).
Les raisons de cette hausse sont d’une part l’avancement du processus et d’autre part une conjoncture favorable aux exportations britanniques.
Agir face à l’incertitude
Les incertitudes sont encore grandes, la période intérimaire pourrait durer longtemps (négocier l’accord entre l’Union européenne et le Canada dura sept longues années).
Selon une étude récente, les entreprises belges seront parmi les plus confrontées au changement de relations commerciales après le Brexit. Cela se comprend vu notre position commerciale. Il est donc important pour elles en premier lieu de faire un inventaire des blocages, obstacles et conséquences que les différents scénarios pourraient impliquer.
Ensuite, il sera nécessaire de préparer un plan d’action que l’on exécutera au fur et à mesure et que l’on adaptera en fonction de l’évolution
Une version plus détaillée de cet article se trouve à http://costmasters.com/fr/brexit/
Charles Markowicz
Comptable-fiscaliste IPCF
Associé, Costmasters
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