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24 Nov 2025 | Management & Deontology

Le juriste d’entreprise en tant que business partner

Par IJE-IBJ

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Le jeudi 13 novembre s’est tenue, comme le veut la tradition, la Journée des juristes d’entreprise (organisé par l’IJE). Près de 450 participants sont venus écouter des keynotes inspirants et des panels passionnants autour du thème du jour : le juriste d’entreprise comme business partner. Une journée riche en nouvelles perspectives et en interventions stimulantes. Voici un aperçu des points les plus marquants que nous avons retenus.

Le président de l’IJE, Nicolas Istas, est brièvement revenu sur une année festive pour l’Institut, qui célèbre en 2025 pas moins de trois jalons importants : son 25e anniversaire, son 2500e membre et son code de déontologie renouvelé.

Une question de confiance

La keynote a été donnée par Hassan Al Hilou, entrepreneur social et conseiller en innovation sociétale. Il a souligné l’importance de la confiance comme fondement du métier de juriste d’entreprise. Mais qu'est-ce que cela signifie exactement ? Le juriste d’entreprise ne doit ou ne peut plus se limiter au droit, à l’aspect strictement juridique. Il doit désormais travailler autour de trois piliers : le droit, les affaires et la société. C'est ainsi que l'on instaure la confiance. Et cela porte ses fruits : 88 % des clients qui font confiance à une marque deviennent des clients fidèles; les employés qui font confiance à leur entreprise sont plus motivés.

Pour Hassan Al Hilou, tout repose sur les trois H : hands, heart & head. La tête (head) connaît le droit, indispensable, mais insuffisant. Le cœur (heart) comprend ce qui motive les gens. Les mains (hands) agissent avec intégrité. C'est la combinaison de la tête, du cœur et des mains qui donne au juriste d'entreprise un avantage sur l'IA, car celle-ci ne peut pas les combiner.

De l’assistance juridique au rôle de business partner

Antoine Henry de Frahan (professeur invité à l’EDHEC Business School, consultant en stratégie et organisation, auteur) a examiné comment le juriste d’entreprise peut évoluer d’un rôle de support à un rôle stratégique de business partner.

Le choix de ce thème par l’IJE pour la Journée des juristes d’entreprise indique deux choses : (i) l'importance que le juriste d'entreprise accorde à ce sujet et (ii) le fait qu'il ne semble pas encore toujours évident que le juriste d'entreprise puisse et ait le droit d'assumer ce rôle.

Pourtant, la différence est essentielle : en tant que business partner, le juriste d’entreprise apporte sa réelle plus-value et prend place autour de la table des négociations. Antoine Henry de Frahan rappelle à juste titre qu’il faut être deux pour être partenaires : le juriste comme le ‘business colleague’ doivent être prêts à cette collaboration.

Des compétences du juriste-support…

Tout juriste d'entreprise qui joue un rôle de soutien dispose déjà de nombreuses compétences. Il s'agit des qualités qui vont de soi dans le métier de juriste : (i) expertise technique, (ii) réactivité, (iii) esprit de service, (iv) esprit analytique, (v) communication claire et (vi) excellence opérationnelle.

… aux compétences du business partner

Pour devenir business partner, il faut toutefois développer d’autres compétences clés :

    1. Une vision stratégique : ne pas se contenter de répondre juridiquement à la question posée, mais rechercher le problème sous-jacent et proposer des solutions.
    2. Curiosité : vouloir comprendre l’entreprise, le secteur, le marché, les personnes. Poser sans cesse des questions.
    3. Développer des relations personnelles : pas par e-mail derrière un écran, mais par un contact humain et proactif, prendre soi-même des initiatives.
    4. Risk management
    5. Communication inspirante
    6. Attitude entre pairs : en tant que business partner, vous êtes au service de l'entreprise, pas au service des collègues. Vous travaillez tous ensemble pour l'entreprise, sur un même pied d’égalité.

Comment devenir un catalyseur de valeur ?

La direction voit souvent le juriste d’entreprise comme un coût. Comment démontrer sa valeur ? C'était le sujet du premier panel de discussion. Les participants ont abordé la question à partir de leur propre expérience : Caroline Coesemans (juriste d'entreprise Google, Legal Director Benelux & Nordics), Isabelle Ghislain (juriste d'entreprise WEAREONE.world, Head of Legal) et Bruno Vanwelsenaers (CEO WEAREONE.world).

Montrez concrètement comment vous faites la différence

WEAREONE.world ne dispose d’un service juridique interne que depuis 2019. Avant cela, tout passait par des cabinets d’avocats externes. C'est à ce moment-là que je me suis demandé : « Comment avons-nous pu nous en passer ? », raconte Bruno Vanwelsenaers.
Isabelle Ghislain estime que l'essentiel réside dans l'instauration d'un climat de confiance. Pour ce faire, il faut montrer dans la pratique que l'on peut faire la différence. La crise du Covid a été un moment décisif : l’édition hivernale de Tomorrowland a dû être annulée, créant un casse-tête organisationnel et juridique. Dans un tel moment, le juriste d'entreprise devient vraiment un partenaire, en collaboration avec d'autres départements, tels que la gestion des risques.

La confiance comme fondement

Caroline Coesemans considère également la confiance comme un élément essentiel. Celle-ci se développe progressivement en discutant avec tous les membres de l'entreprise et en posant beaucoup de questions. Sur quoi travaillent-ils ? Quels produits sont en cours de développement ? Vous devenez ainsi un enabler (facilitateur) du business. Pour remplir ce rôle, il est toutefois essentiel que vous soyez impliqué dès le début dans les nouveaux produits et développements. L'époque où l'on ne consultait le juriste qu'à la fin du processus pour connaître les implications juridiques est révolue.

Legal Ops : retours d’expérience

Jan Bosmans (Legal operations director, Engie GBS), Marine Lorge (juriste d’entreprise Ageas, Head of legal operations) et Frederik Nevejan (juriste d’entreprise ING, Head of corporate support & legal operations) ont partagé leurs expériences avec les legal operations, c’est-à-dire l’utilisation de méthodes issues du business pour améliorer l’efficacité des départements juridiques.

Promouvoir les legal ops par les succès

Comment s'y prendre ? La première étape consiste à convaincre l'entreprise de l'utilité des opérations juridiques, à démontrer le retour sur investissement, explique Marine Lorge. Elle y est parvenue en développant un outil CLM (contract lifecycle management). L'objectif est d'automatiser les tâches à faible valeur ajoutée et de libérer du temps pour un travail plus proactif. De telles réussites constituent la meilleure promotion pour poursuivre le développement des opérations juridiques.

Parler, écouter, cartographier

Frederik Nevejan considère que les legal ops comme la méthode idéale pour accroître l'efficacité de l'équipe juridique. Vous examinez les processus et vous cartographiez tout : qu'est-ce qui fonctionne bien, quels sont les obstacles, quels sont les quick wins?

Jan Bosmans ajoute que pour réussir, il est essentiel d'avoir un état d'esprit curieux. Être curieux de savoir comment faire autrement, être curieux de découvrir de nouvelles opportunités et possibilités.

Frederik Nevejan considère les opérations juridiques comme la méthode idéale pour accroître l'efficacité de l'équipe juridique. Vous examinez les processus et vous cartographiez tout : qu'est-ce qui fonctionne bien, quels sont les obstacles, quels sont les gains rapides ?

Un très bon conseil pour ceux qui ne savent pas par où commencer ? Il suffit de se lancer, estime Marine Lorge. Il n'est pas nécessaire que ce soit immédiatement un big bang. Commencez par un petit projet clair. Tout commence en effet par le talking et mapping (la discussion et la cartographie). Discutez avec tout le monde, de manière générale. Écoutez-les vraiment, posez des questions qui peuvent donner lieu à des réponses difficiles. Et identifiez très clairement qui fait quoi. Et où se situent les points sensibles. C'est parfois inconfortable, mais essentiel.

Frederik Nevejan la rejoint et encourage les juristes d'entreprise à sortir de leur tour d'ivoire. Jan Bosmans le confirme également : les résultats de ces discussions vous permettent de vous mettre au travail. À la recherche de solutions qui soient suffisamment bonnes. “Done is better than perfect.”

Former les juristes d’entreprise à l’ère de l’IA

Le troisième panel aborda le thème de l'IA et du juriste d'entreprise (de demain) : Audrey Colpaert (étudiante en droit à l'ULB, vice-présidente du conseil fédéral de la FEF), Wouter Devroe (Doyen de la faculté de droit de la KULeuven), Nicolas Istas (président de l'IJE) et Laurence Van Meerhaeghe (présidente de la commission IA de l'IJE, juriste d'entreprise Febelfin).

Former des étudiants critiques

Cette année, toutes les facultés de droit ont enregistré une augmentation du nombre d'inscriptions. L’IA rendra-t-elle certains emplois superflus, ce qui entraînerait une augmentation du nombre d'étudiants pour un nombre d'emplois réduit ? Wouter Devroe y voit davantage d'opportunités que de risques. Les juristes doivent devenir complémentaires à l’IA, pas tenter de la concurrencer. Montrer leur valeur ajoutée : en examinant d'un œil critique ce que l'IA apporte et en faisant preuve de créativité.

Audrey Colpaert se reconnaît dans cette approche. Les étudiants apprennent également à examiner d'un œil critique les sources générées par l'IA, tout comme ils examinent d'un œil critique toutes les autres sources. Mais il faut aussi continuer à apprendre sur le terrain, notamment en maîtrisant les tâches les plus simples. Ne laissez donc pas l'IA s'en charger à votre place. Wouter Devroe le confirme et ajoute : continuez à investir dans la formation de vos collaborateurs juniors.

La liste de souhaits pour le juriste d’entreprise de demain

Le juriste d'entreprise d'aujourd'hui a-t-il une liste de souhaits concernant les compétences que devra posséder le juriste d'entreprise de demain ? La maîtrise de l'IA est extrêmement importante, souligne Nicolas Istas : il faut savoir ce que l'IA peut faire, mais aussi connaître ses limites. Mais ce n'est pas tout : il faut également avoir une compréhension générale de la technologie et, bien sûr, des connaissances juridiques de base restent indispensables pour pouvoir toujours exercer ce contrôle. Et peut-être plus que tout : une attitude éthique.

Les guidelines pour le juriste d’entreprise d’aujourd’hui

Laurence Van Meerhaeghe conclut en présentant l'exercice réalisé par l'IJE sur la manière d'aborder l'IA. Il en a résulté des lignes directrices pratiques pour les juristes d'entreprise comprenant 9 recommandations concrètes: (i) respecter la loi, (ii) en tant que juriste d'entreprise, rester responsable en dernier ressort des avis, (iii) vérifier les faits, (iv) comprendre l'outil utilisé, (v) être attentif aux éventuels biais, (vi) soyez transparent et indiquez si vous avez utilisé l'IA, (vii) garantissez toujours la confidentialité de votre travail, (viii) restez à jour avec les progrès de la technologie et (ix) soyez conscient de l'impact environnemental de l'utilisation de l'IA.

Conclusion

La Journée a apporté de nombreux enseignements passionnants. Avec humour, Antoine-Henri de Frahan les a résumés en quelques caricatures pertinentes.
Le juriste d’entreprise doit devenir un architecte de la confiance, un business partner polyvalent, doté d'un large éventail de compétences. Toujours curieux de découvrir de nouvelles perspectives, proche du produit, et toujours prêt à discuter et surtout à écouter les autres. Ainsi, même à l'ère de l'IA, le juriste d'entreprise est prêt pour l'avenir.

Wim Putzeys – editeur en chef Jubel

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